Alep & Villes Mortes
Levé matinal et
Ahmad est déjà à l’hôtel. Il n’en revient pas que je sois déjà
prêt pour le départ mais la journée étant chargée autant ne pas perdre de
temps d’autant plus que j’ai rajouté une étape à mon programme de
visite. Cette addition est le site de Qalb Loze au Nord Ouest d’Alep. Ahmad tente bien de
revoir le prix à la hausse mais je reste inflexible jugeant que le prix
demandé est suffisamment élevé et d’ailleurs il n’insiste pas. Donc au programme de
la journée 4 villes mortes : Qalb Loze, Al Bara, Sergilla et
Ebla. Ces villes mortes sont d’anciennes villes romaines ou byzantines
du IIIe au VIe siècle après J-C. Qalb Loze vaut le
détour (la seule ville à l’ouest d’Alep près de la frontière
turque) pour les paysages traversés. On a l’impression que le paysage a
subi une pluie de pierre vu la quantité de roches grises qui jonchent le sol
des collines. Qalb Loze
vaut le détour pour l’une des plus anciennes basiliques de Syrie datant
du Ve siècle après J-C. Possibilité de pénétrer à l’intérieur pour voir
d’autres détails (75 LS). Je reste de longues minutes à observer ce
monument incroyablement bien préservé. Il ne lui manque que son toit et des
vitres pour reprendre du service. Je reste très impressionné par le travail
des architectes et par la foule de détails, notamment des croix, qui sont
encore visible.
La basilique de Qalb Loze De là, nous piquons
vers le Sud et peu après Ariha, nous atteignons le
site de Al Bara. Ce trajet s’effectue depuis Qalb
Loze avec mon chauffeur Mohammad qui ne parle
qu’arabe. Pour communiquer j’essaie de repérer les mots
d’arabe que je connais et donc de déduire le sens de ses propos ou
alors nous communiquons avec les mains. Bref, c’est un exercice très
amusant. Mais ce que je redoute le plus c’est sa méconnaissance de la
région. Ahmad lui avait donné le nom des sites que nous devions voir mais il
doit demander son chemin tout le temps et à ces occasions il utilise des noms
très fantaisistes que je m’empresse de rectifier, non que je
n’aime l’aventure mais celle-ci peut avoir lieu après la visite
des sites prévus au programme, le reste deviendrait alors du bonus. Des champs d’oliviers à perte de vue Donc, tant bien que
mal, nous arrivons sur le site de Al Bara. Celui-ci est perdu au cœur de
colline verte en cette période de l’année avec une multitude
d’oliviers. Les principaux monuments sont éparpillés sur le site. Nous
commençons d’abord par le tombeau pyramidal très bien conservé. Nous
poursuivons par un autre tombeau pyramidal dont le sommet s’est
effondré et nous terminons par la maison des officiers, un très grand et
imposant édifice.
Le site de Al Bara J’ai aussi
l’occasion de rencontrer toute une famille de paysans syriens qui me
proposent aussitôt après quelques échanges en arabe de les prendre en photo. Après quelques
hésitations sur le chemin à prendre pour rejoindre Sergilla,
nous arrivons enfin sur site. Là encore quasi aucun touriste. Nous sommes 5
en tout sur le site. Celui-ci est pour moi le plus fantastique de la journée.
Tout est rassemblé en un seul et même espace et contrairement à Al Bara où
les vestiges sont dans la nature et donc difficilement à décerner une fois
dans le site, ici tout est visible en un seul plan avec des bâtiments encore
bien préservés. Bref, c’est le choc et un pur bonheur de se retrouver
ici en se disant que tout ce qu’on voit date de plus de 1,500 ans. Le site de Sergilla dans son ensemble,
splendide ! On pénètre sur le
site avec une nécropole et des tombeaux sur la gauche pour se diriger ensuite
vers le premier bâtiment très bien préservé : les thermes, datant du Ve
siècle avec ses colonnes sur la façade et ses petits arches. Tout cela
renforce le côté prestigieux du bâtiment comme si celui-ci avait été réalisé
par ou pour un riche habitant de la ville.
Un autre bâtiment
bien préservé se trouve à deux pas des thermes et là encore les tremblements
de terre et les années n’ont pas eu raison de cette maison qui a gardé
tout son caractère.
Il y a encore deux
bâtisses préservées : une église et une maison à étage, toutes deux sont
comme les autres dans un état qui, en rêvant quelque peu, permettrait une
remise en route de la vie quotidienne en très peu de temps. Bref, Sergilla est LA ville morte qui mérite le détour dans un
voyage en Syrie et je suis bien content d’avoir fait cette incursion en
Syrie pour voir ce site que je n’avais pas retenu en 2001. Nous nous arrêtons
ensuite dans la petite ville de Maarat Al Noman pour la pause déjeuner. Nous recherchons un endroit
où manger un sandwich mais, comble de la malchance nous n’en trouvons
pas du premier abord. Finalement sur une petite place un boucher prépare
aussi des sandwichs. Tout d’abord il découpe quelques morceaux de
viande sur une pièce de bœuf exposé à l’air libre, ensuite il la
hache minutieusement au hachoir pour finalement la faire cuire sur une
brochette. Nous nous régalons. La dernière visite
au programme en ce début d’après midi est le site d’Ebla qui fut
l’objet de découvertes très importantes et dont les pièces se trouvent
maintenant dans les musées notamment ceux d’Alep et de Damas. Grosse
déception toutefois en arrivant sur place car il n’y a pas grand-chose
à voir. Il s’agit en fait d’une série de fondations mais il
n’y a rien encore débout. Je décide donc après une brève visite du site
de ne pas m’éterniser et de rentrer sur Alep. C’était finalement
une superbe balade qui manquait vraiment à ma première visite de la Syrie en
2001. Le site d’Ebla dans sa «cuvette» De retour à Alep, je
décide de me perdre dans les ruelles des souks et de visiter quelques lieux
atypiques comme l’ancien hôpital psychiatrique recommandé par Martin.
Il y a trois cours avec des cellules pour les hommes. Ces cours servent à
regrouper les individus selon leur état de folie. La première cour possède de
minuscules cellules et les fous ne peuvent en sortir. La fontaine au milieu
est petite tout comme le trou qui permet en son centre au soleil d’y
faire pénétrer un peu de lumière. La seconde cour est un peu plus grande tout
comme la fontaine, le trou au plafond et les cellules. Ces dernières
s’ouvrent sur la cour et les malades peuvent ainsi marcher la journée
autour de la fontaine. La dernière cour est la plus grande, on peut même la
qualifier d’immense avec ses deux iwans de par et d’autre de la
fontaine. L’ouverture au plafond est très grande et des concerts de musique
y sont donnés régulièrement. Une quatrième cour regroupe les cellules des
femmes sans distinction du degré de folie. Cette cour ressemble au plus grand
des modèles des hommes. La visite s’est effectuée comme
d’habitude ces derniers temps en arabe et avec les mains !! Heureusement
aussi que Martin m’avait quelque peu briefé sur le lieu ce qui
s’avérait parfois très utile La seconde salle La fabrique de savon
située en face de l’ancien hôpital a beau être fermée à cette heure de
la journée l’odeur en reste très perceptible. Je retourne ensuite
me balader du côté de la citadelle, toujours aussi majestueuse et
impressionnante pour finir par une balade improvisée dans les souks où je
suis invité à boire le thé par plusieurs commerçants (sans aucune arrière
pensée mercantile sauf à croire que je sois à même d’emporter avec moi
d’immenses bobines de tissus et des tonnes d’outils divers). Je
passe donc ainsi un long moment à discuter avec eux. De retour à
l’hôtel, Martin me demande si je serai intéressé par un hammam. Why not ?? Cela me fera sûrement un très grand bien
avant de prendre le bus ce soir. La salle d’accueil est immense et
assez bien décorée, il n’y a pas beaucoup de locaux mais principalement
des touristes… Mais bon un hammam reste un hammam et nous nous baladons
ainsi de salle d’eau en salle d’eau alternant l’eau très
chaude et l’eau très froide avant de passer entre les mains de masseurs
qui sont plus là pour le folklore que pour le massage. Ils plient leur
travail en 5 minutes maximum et nous fera baisser le prix final
d’autant. Il ne faut quand même pas exagérer. Nous passerons quand même
une bonne heure et demie dans ce hammam. Ce soir, pas
question de nous laisser piéger par un restaurant moyen, Martin me laisse
carte blanche pour trouver notre dernier restaurant d’Alep. Martin part
demain longer l’Euphrate avant de piquer sur Palmyre et de rejoindre
Damas et quant à moi ce sera le retour au Liban après cette escapade de 48
heures. Ce soir, ce sera le Al Kommeh. Nous
n’en reviendrons pas. Le cadre est superbe et la cuisine toujours aussi
bonne car il faut dire que cette adresse était déjà un de mes repères de 2001
et que j’en avais gardé un énorme souvenir. Martin aussi en gardera
aussi un grand souvenir de son menu à 4 dollars qu’il ne pourra
quasiment pas finir tellement il était copieux. Nous passons ainsi 2 heures à
discuter et déguster de somptueux plats régionaux. Martin se propose de
m’accompagner à la gare routière près du musée d’Alep pour
vérifier l’heure de départ du bus pour Beyrouth. Le départ est toujours
fixé à 1h du matin. Nous nous disons au revoir et bonne chance. En attendant
le bus, je fais la connaissance d’un kurde syrien avec qui
j’amorce une leçon linguistique !!! Le bus part à
l’heure. |
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Planning J1 : Luxembourg – Paris – Beyrouth J3 : Alep & les villes mortes (Syrie) J7 : Anjaar & Grottes de Jeita J8 : Beittedine – Deir El Qamar – Beyrouth J9 : Jounieh – Harissa
– Beyrouth Autres voyages : Page d’accueil : DDPN.NET |
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mise à jour: Mars 2006
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